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26 avril 2009

Expérience sur le centre Alizé (Poitiers)

Salut à tous !

J'ai commencé mon stage au centre Alizé, situé dans la zone industrielle de Poitiers, le 23 mars.
Ce centre reçoit surtout des personnes envoyées par un organisme appelé l'ANAEM (Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations) donc ayant le statut de réfugiés politiques, étant dans des situations difficiles (famille assassinée par exemple) et ayant été jugées inaptes à parler et écrire suffisamment bien le français. Ces personnes sont accueillies au centre et doivent faire un certain nombre d'heures (200 heures, 300 heures, 400 heures, cela varie énormément) à effectuer dans un délai d'une année (voire deux années si l'apprenant a un métier en dehors des cours de français, une maladie qui l'handicappe, etc...). Lorsqu'il reste moins de 30 heures à effectuer, l'apprenant peut passer l'examen du DILF (Diplôme initial en langue française), ce qui équivaut à un niveau A1.1 en langue française (et non pas A1 comme je l'avais écrit précédemment).

Cela peut paraître peu, mais pour ces personnes, qui pour la plupart ne savent même pas écrire leur nom et prénom, arriver à faire cela en langue française, c'est déjà un grand pas.

Les apprenants viennent de pays très divers (Tchétchénie, Kosovo, Vietnam, Congo, Sierra Leone, Guinée, Sri Lanka, Albanie, Thaïlande, Maroc, Paraguay).

Un cours se déroule souvent avec des apprenants ayant des niveaux très différents (certains apprenants ne sachant pas du tout écrire et d'autres s'exprimant déjà assez bien et sachant écrire suivent le même cours- très peu d'apprenants dans ce dernier cas) et M. Perez, mon maître de stage, ne peut pas faire autrement étant seul à gérer des apprenants qui devraient être, à mon avis, divisés en trois groupes (il manquerait donc deux professeurs). Ce que M. Perez a pu faire pour le moment, c'est diviser les apprenants FLE (ceux qui ont été bien scolarisés en général) et les apprenants analphabètes (aucune scolarisation ou scolarisation remontant à de nombreuses années). Evidemment, quand M. Perez s'occupe d'un groupe, l'autre groupe travaille en autonomie dans une autre salle, sans professeur.
Il alterne dans la même matinée entre le groupe dit "alpha" (analphabètes) et le groupe FLE. Le groupe FLE parvient à travailler en autonomie alors que cela est impossible pour le groupe "alpha".

J'ai pu voir que le métier de professeur de FLE en France relève du défi personnel, je vois chaque jour le travail que fait M. Perez. Cet homme n'est pas seulement professeur de FLE, il doit gérer les problèmes de discipline (portables allumés pendant les cours, personnes mangeant dans la salle, règles d'hygiène à respecter ), les apprenants font appel à lui pour toutes leurs démarches administratives (que ce soit l'inscription des enfants à l'école ou une simple facture à payer).
Je suis intervenue plusieurs fois auprès des FLE, et une ou deux fois auprès du groupe d'alpha et M. Perez m'a toujours remerciée pour cela. Le problème, c'est que je n'ai aucun retour sur ce que je fais pour le moment puisque lorsque je fais cours à un groupe, il fait cours à l'autre groupe. C'est donc à moi de m'évaluer sur ce que je pense avoir bien fait, etc... Je comprends donc pourquoi M. Valetopoulos nous conseillait de faire notre stage en alliance française. Ceci dit, il y a des côtés positifs à cet enseignement : les apprenants sont très gentils, ils sont toujours très respectueux, m'offrent des gâteaux, me montrent des photos de leur famille. Ils ont une réelle envie d'apprendre car sont pour la plupart menacés de repartir dans leur pays (pays en guerre pour certains).
J'apprends beaucoup de choses sur les cultures des uns et des autres et cela est très enrichissant culturellement, j'apprends quelques expressions en arabe, en espagnol, en thaïlandais, etc... 

Voilà, j'espère que d'autres personnes de notre M1 posteront un article prochainement :)

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Commentaires
H
j'ai fait mon stage dans le quartier de Villeneuve les Salines auprès de L'Apapar.<br /> <br /> De toute façon on ne sait vraiment jamais quel est la réussite qu'on peu imputer à nos cours ou outils pédagogique. malgré l'enthousiasme des formateur, mon outil est-il vraiment bien ? je ne sais !<br /> mes cours sont-ils efficaces ? Qu'en sais-je.<br /> <br /> parfois c'est à d'autres résultats qu'on peut voir que nos cours ont servi à quelques chose : un apprenants réussi, on en retrouve un des années plus tard qui parle très bien, on est la source d'une motivation venue plus tard.<br /> <br /> Pour d'autre on ne saura jamais !!<br /> <br /> Et puis en fait le prof n'est-il pas d'abord la source de la naissance d'un intérêt, d'un enthousiasme chez son apprenant, plutôt que d'un réel savoir ?
S
Je n'ai aucun retour parce que ce n'est pas possible en réalité, étant donné qu'il y a plusieurs groupes d'apprenants et que c'est essentiel qu'on s'occupe chacun de notre groupe (maintenant, nous fonctionnons à trois professeurs)et je demande à mes apprenants si ce qu'on a fait était facile, difficile, intéressant, mais on ne peut jamais être sûre qu'ils disent la vérité ou sont simplement polis ! Tu sais, je ne gagne pas un centime pour ce stage, alors en ce qui concerne l'exploitation... (cela dit, cela m'importe peu, c'est un stage, je suis là pour apprendre). Après, j'ai une satisfaction de plus en plus grande à aider ce type d'apprenants, ils sont tellement gentils, attentifs, étonnants parfois :) <br /> Dans quel centre fais-tu ton stage ? (ou du moins, dans quelle ville ? ) C'est sympa d'avoir laissé un commentaire en tous cas ;)
H
il ne faut généraliser le phénomène de "non-retour" sur ses cours.<br /> Je suis en stage (master 2)dans un centre qui accueille comme cette structure des migrants parfois en grande difficulté et j'ai des tonnes de retour : On assiste à mes cours, nous discutons après chaque cours du déroulement de celui-ci (réactions des apprenants, techniques d'enseignement employées etc...), et mon outil pédagogique se modifie s'enrichit selon l'expérience en cours et les observations des formateurs assistants à mes cours (hyper enthousiastes !!)<br /> A l'étranger l'aventure n'est pas la même mais je ne vois pas où j'ai pu bénéficié (sur 5 postes)d'un tel retour sur mon enseignement...ah si en très très négatif ! :D (j'exagère un peu mais à peine)<br /> <br /> Et puis l'Alliance française...il faut aimer...(l'exploitation ?!!)
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